lundi 27 novembre 2006

10 plots, mais ...


Les enveloppes sont scellées, le champagne encore bouché et les sourires de circonstance.
La joie de se revoir est souvent franche. Même si certains regards semblent dire " Je sais qu'on a pris beaucoup de cuites ensemble dans la première partie de ma vingtaine, mais je ne me souviens plus de ton nom". Le malaise dure peu et se noie dans l'excitation générale.
On est invité à entrer, puis à s'asseoir, par section et ordre alphabétique. Ce placement me permet de connaître le salaire de mon voisin de droite et les promesses d'avenir proffessionel radieux de celui de gauche. Moi, je me tais assez. C'est pas à mon habitude. Serais-je ému ? Non, en fait, j'ai mal à la tête à force de parler dans ce brouhaha (ahah). Nous rejoignent ensuite 'les parents', groupe constitué de nos familles et amis 'non diplomables'.
Suit un discours pas-si-chiant-que-ca, empreint d'auto-satisfaction et de confiance dans le futur de l'école.
Puis c'est notre tour, les uns après les autres nous montons sur scène récupérer notre "sésame tant convoité", " notre clé pour l'avenir", "notre récompense après ces nombreuses années", notre diplôme, pour faire plus court. Les professeurs sont souvent émus de nous le tendre. La popularité de chacun est mesurée aux bruits que fait son camp.
Vient ensuite le prix absurde et subjectif du meilleur élève, qui récompense on ne sait quoi.
Les petits fours et le champagne ne sont pas loin, on le sent.
Le dernier mot du dernier discours prononcé, nous nous relevons pour retrouver les personnes avec qui nous avons plus d'affinité qu'avec celles que le hasard alphabétique a placées à nos côtés.
Le champagne me donne encore plus mal à la tête, ou est-ce le fait de reparler ?

Nous remercions nos parents d'être venus et nous les quittons pour aller à la fête où ils ne sont pas conviés. Mieux vaut qu'ils conservent cette dernière image de jeunes premiers qui montent vers la lumière, recevoir le fruit de leurs efforts, plutôt que celle de l'avenir de la France qui se roule dans son vomi.
On retrouve sur place le reste des potes de longue date que la longueur du discours de l'après-midi a effrayés. On parle de ce qu'on est devenu. On se croirait dans une chanson de Bruel de y a longtemps. Chacun est devenu ce qu'il devait devenir. Certains sont promis à une carrière brillante, d'autres se refusent à rentrer dans le moule. Moi je crois être entre les deux, dans le ventre mou comme d'hab.
Nous nous dirigeons vers la 'grosse soirée' après avoir ruiné quelques appart étudiants. J'essaie de ne pas me perdre et de toujours avoir à portée de main un pote de référence. Chacun y va de sa bouteille. Mon mal de tête m'a quitté en même temps que ma cravate.
... En quelques heures c'est fini. On s'entasse à 15 dans les apparts les plus proches, puis on rejoindra souvent Paris, le lendemain dans des trains. Le dimanche sera une journée inutile aux relans acides. On aura l'impression d'en être au même point. Avec une pointe de nostalgie.

4 commentaires:

Pierrot a dit…

Joli tableau... j'aime beaucoup la métaphore post-retrodigestive sur l'avenir de notre nation.

Bere & Mathieu a dit…

Ouais, en gros tu te rappelles pas de la soirée quoi...parce que je vois pas de traces des éléphants roses qu'ont été omniprésents toute la soirée.

YoCGuigui a dit…

c'est eux qui ont laissé toutes ces traces sur ton corps ?

Pierrot a dit…

Il n'y a rien de pire que d'avoir bu de trop et se réveiller auprès d'un énorme animal poilu qui vous sourit.